Laure Mabel, L’ivresse des libellules
Sortie le 3 juin 2020
Livre qui est sortie en pleine pandémie du Covid.
Je l’ai dégotté dans une boîte à livres. Dès que je l’ai commencé, il m’a tout de suite happé.
Et je l’ai dévoré assez rapidement. Je me suis même dit qu’il fallait que je ralentisse un peu pour que le plaisir dure plus longtemps.
Plusieurs fois, je me suis dit qu’elle était une écrivaine incroyable, qu’il fallait absolument que j’achète tous ses autres livres, à savoir «La Délicatesse du homard», «La Mélancolie du kangourou» et «Histoire d’@». Mais aussi surprenant que cela puisse paraître, surtout suite à mon introduction des plus enthousiastes, je n’ai pas aimé le livre tant que ça ! Je dirais même qu’il y a une bonne cinquantaine de pages de trop qui m’ont été bien pénibles à lire.
Autant le début est bien écrit, prenant, intéressant, où l’on peut plus ou moins facilement se retrouver ou reconnaître son entourage (du moins au départ !), autant tout est devenu futile, énervant et lourd par la suite.
Pourtant l’histoire de quatre couples qui décident d’aller dans un endroit de rêve sans les enfants pour passer des vacances incroyables était une merveilleuse idée. Surtout quand l’idée vient de la seule qui n’a pas d’enfant, évidemment !
Tout était là pour que des disputes éclatent. Car, on le sait bien, c’est dur de passer plusieurs jours avec des gens, même quand on les adore. Et les règlement de compte se font souvent de façon lâche.
Quand on attaque quelqu’un sur quelque chose, il est plus facile de le faire devant témoins, parce qu’on peut le déstabiliser et l’humilier de façon à ce que sa répartie soit encore plus brouillée et affaiblie. Mais les sujets de disputes, ici, sont des sujets vu et revu, d’une banalité affligeante.
Attention : Spoilers Alerts !
On dit que dans les films ou histoires américains, il y a toujours de la tromperie, de l’adultère. C’est très mal connaître la culture française ! Cela paraît presque normal pour eux aussi. Et, ce n’est que mon avis, j’ai l’impression que dans l’art américain, on est plus raidement puni pour ce genre d’acte, alors que dans le monde francophone, on pardonne plus facilement. Comme si ça n’était pas si grave, au fond ! Surtout si le couple est ensemble depuis très longtemps. C’est du moins ce que montrent certaines pages de ce bouquin.
On ne pas dire que Laure Manel ne connaît pas la psychologie humaine. C’est une fine observatrice, mais elle a un point de vue bien féminin. Le hommes sont des clichés et les femmes encore plus. Entre celle qui a un nouvel amant et qui parle comme ses gosses, celle qui est superficielle et se prend tout le temps en photo pour son Instagram, celle qui est un peu forte et qui déteste le sport tout en se plaignant que son homme ne la regarde plus et celle qui est la médiatrice, avec toujours les bons mots au bon moment.
Quant aux hommes, forcément ils n’ont pas envie de cuisiner, se comportent comme des gamins, boivent de la bière, s’intéressent au insectes ou font du footing matinal.
Ce n’est pas facile d’écrire une histoire. L’exercice est vraiment difficile. Mais souligner tous les défauts de personnes qui sont insupportables, alors qu’ils sont probablement juste normaux pour l’autrice, en est presque écœurant.
Bilan : je ne vais pas cracher sur le plaisir d’avoir découvert ce livre, ni de l’avoir dévoré pendant plus de la moitié. Mais la déception de la fin a gagné pas mal de terrain dans mon esprit. Une fois que mon personnage préféré est parti, la saveur a perdu pas mal de goût. Et il n’y a aucune justice pour cette personne-là. Les personnages deviennent de plus en plus pesants, surtout une fois que le mal est fait. On ne peut plus faire semblant, après. On ne peut plus faire comme si de rien n’était. Entre ceux qui sont faibles et ceux qui n’arrivent même pas à parler, dialoguer pour essayer de régler les malentendus ou ceux qui se plaignent tout le temps.
Pour les personnes qui se reconnaissent totalement dans ces personnages, ça doit être un régal. Pour ceux qui en sont à mille lieux, c’est un calvaire. C’est un peu comme lire un livre sur la mode, alors que c’est un domaine qui nous exècre. Du coup, je ne pense pas que je vais lire ses autres livres.
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