Un film qui ne fait pas de bien !
Câest un film coup de poing.
Amal, enseignante dans un lycĂ©e Ă Bruxelles, encourage ses Ă©lĂšves Ă sâexprimer librement. Avec ses mĂ©thodes pĂ©dagogiques audacieuses et son enthousiasme, elle va bouleverser leur vie. JusquâĂ en choquer certains. Peu Ă peu, Amal va se sentir harcelĂ©e, menacĂ©e.
Comme tant de films francophones, il est lent et long, mais clairement pas dĂ©nuĂ© dâintĂ©rĂȘt. Il est bien prenant. On a parfois lâimpression de voir un documentaire, tant les acteurs sont naturels.
En fait, le rĂ©alisateur, Jawad Rhalib, avait justement dĂ©jĂ rĂ©alisĂ© des documentaires comme “Les DamnĂ©s de la mer – Alerte Verte” et “Le chant des tortues”.
Ceux qui aiment les dialogues ultra intellectuels, sans naturel, vont sâennuyer ferme ! Il y aura toujours des gens pour dire que ce film est bourrĂ© de cliché⊠sans mĂȘme se demander pourquoi !
Câest peut-ĂȘtre, parce que trop de gens ne font rien pour empĂȘcher les situations graves de dĂ©raper et câest pour cela que notre sociĂ©tĂ© rĂ©elle est devenue elle-mĂȘme un clichĂ©.
C’est trĂšs facile de dire d’un film qu’il est nul, ennuyeux, prĂ visible, dĂ©jĂ vu mille fois. C’est plus intĂ©ressant d’essayer d’en tirer quelque chose. Surtout lorsque le sujet est aussi grave.
Requiem For A Dream (2000) ne donnait pas envie de prendre de drogue.
Et ce film dramatique belge ne donne pas du tout envie de devenir prof.
Ce qui frappe dÚs le départ est la composition de la classe, une moitié de musulmans, dont pas un seul de ces élÚves ne semblent modérés dans sa foi et/ou opinions, qui semblent tous intolérants et racistes, leurs camarades noirs en prenant aussi pour leur grade.
On constate aussi que le voile est une question primordiale⊠mais le retirer dans l’Ă©cole n’est pas un souci. Le plus gĂȘnant, c’est ce professeur de religion en costard-cravate (impressionnant Fabrizio Rongione !) dont on perçoit tout le poison insidieux qu’il reprĂ©sente et dont l’extrĂȘme contrĂŽle de soi, le calme et la sĂ©rĂ©nitĂ© sont Ă un point qui renvoie aux hommes violents pervers narcissiques qui font passer leurs victime pour hystĂ©riques, d’ailleurs deux scĂšnes vont renvoyer Ă ce constat. C’est effrayant et terrifiant, et mĂȘme pessimiste malgrĂ© un sursaut de quelques Ă©lĂšves.
Long-mĂ©trage qui montre jusquâoĂč peut aller l’agressivitĂ© des religieux fanatiques, ainsi que lâenfer que peuvent vivre les homosexuels qui doivent faire face Ă ceux qui ne les comprennent pas et ne veulent pas les comprendre, prĂ©fĂ©rant juste penser que câest des malades.
Un film remarquable qui en dit plus que bien des reportages sur la question de la montĂ©e de l’islamisme en Europe et de la violence qui en dĂ©coule. Attention, ce n’est pas un film Ă charge contre toutes les religions, ce n’est pas un film contre la religion musulmane en particulier, c’est un film qui, avant tout, fustige la bĂȘtise, la lĂąchetĂ©, l’hypocrisie, lâignorance et les mĂ©faits causĂ©s par une trop grande crĂ©dulitĂ©.
Le scénario est limpide, nuancé, implacable. Les responsabilités sont clarifiées sans pour autant accuser ou pointer du doigt. On sent les acteurs trÚs impliqués.
Ne comptez pas vous sentir apaisĂ© aprĂšs avoir visionnĂ© ces presque deux heures, ne vous attendez pas Ă avoir toutes les rĂ©ponses. Attendez-vous plutĂŽt Ă ĂȘtre bouleversĂ© !
Dâailleurs, le gĂ©nĂ©rique de fin est un passage des tous les crĂ©dit⊠mais sans musique !
De quoi nous laisser gentiment, mais probablement sûrement digérer toute cette histoire.
Oui, on en ressort complÚtement sonné et cela prouve, entre autres, une fois de plus, les extraordinaires qualités de comédienne de Lubna Azabal.
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