Jusqu’au bout/The Last One (2016) d’Alexandra Oliva
Tout commence par un jeu. Ils sont 12 candidats Ă entrer dans l’arène pour une expĂ©rience de tĂ©lĂ©rĂ©alitĂ© unique, un jeu de survie Ă une Ă©chelle inĂ©dite sur une cĂ´te reculĂ©e de l’est des États-Unis. LâchĂ©s dans une nature hostile, sans cesse dĂ©fiĂ©s, ils devront lutter contre la faim, la solitude, le danger, la peur, le noir, le froid, eux-mĂŞmes et les autres, bien au-delĂ des limites du supportable. Le jeu continuera jusqu’Ă ce qu’il n’en reste qu’un, du moins officiellement…
Mais, très vite, le plan dérape. Le scénario semble échapper au jeu, la fiction littéralement dépassée par la réalité. Et la notion de survie, désormais, est à prendre au pied de la lettre…
J’ai adoré ce livre. Malgré des moments où je me suis un peu ennuyé (surtout lors des chapitres pairs), je vais évidemment lui donner une très bonne note.
Cette histoire remet en doute énormément de chose : à quel point sommes-nous manipulés ? Que ce soit par les médias, la téléréalité, les effets spéciaux, on a de plus en plus de peine à faire la différence entre le réel et le non réel.
Ce livre cumule les coups de gĂ©nie. L’auteure appelle surtout les candidats peur leur spĂ©cialitĂ©, mĂ©tier, du coup on se perd moins que si on avait affaire Ă douze prĂ©noms. Nous aurons des personnages comme Zoo, Traqueur, Serveuse, etc. Donc certains aiment la nature de manière très diffĂ©rente et d’autres n’ont pas l’air d’avoir leur place ici.
Un traqueur va tracer rapidement jusqu’Ă son but, placer des pièges, dĂ©jouer ceux des autres. Mais une serveuse un peu superficielle serait capable d’arriver très bien maquillĂ©e, bien coiffĂ©e, en talons aiguilles pour jouer Ă un jeu de survie !
Les chapitres impairs vont parler de l’équipe composĂ©e de ces joueurs qui devront s’affronter, mais aussi s’entraider par moment. En alternances, les chapitres pairs vont parler d’une seule personne sur laquelle on dĂ©couvrira de plus en plus de choses. On se doute qu’elle Ă©tait aussi dans les chapitres impairs, mais elle n’est pas appelĂ©e par le mĂŞme nom. Volontairement, bien sĂ»r ! C’est un sacrĂ© maĂ®trise de l’auteure qui profite d’écrire un livre qui montre la magie de l’écriture, par excellence. Oui, il y a des choses que l’on peut faire dans les livres que l’on ne peut pas faire dans des films, comme parler de deux personnages sans qu’on sache que c’est le mĂŞme. J’avais eu affaire Ă cela dans La Mort leur va si bien/Looking Good Dead (2006) de Peter James.
Une amie m’avait dit que “impair” commence un peu comme individuel, alors que “pair” irait plutĂ´t avec pluralitĂ©. Que du coup, cela (les chapitres) auraient dĂ» ĂŞtre inversĂ©s ! C’est sĂ»r que si on a ce genre de toc, il ne faut pas lire ce genre de livre !!!
On peut voir les chapitres impairs comme le présent et les pairs comme le futur. Mais si on voit les pairs comme le présent, alors les impairs représentent le passé. Concept assez fou, oui !
Une sacrĂ© aventure, un chaos qui s’installe, une sorte de virus mortel qui arrive… et pourtant, ce livre est sorti en 2016 ! Je l’ai lu vers 2019, quelques mois avant que le Covid arrive. Du coup, encore un texte qu’on peut qualifier d’avant-gardiste. DĂ©jĂ que c’est assez stupĂ©fiant de lire “Le FlĂ©au/The Stand” sachant qu’il a Ă©tĂ© publiĂ© pour la première fois en 1978. Cependant, Stephen King a publiĂ© une version rĂ©visĂ©e et augmentĂ©e en 1990.
Et vu que je parle de King, autant parler de son Marche ou Crève/The Long Walk à l’occasion de la sortie du film. Je trouve que c’est aussi un livre qui ne devait pas sortir sous la forme d’un film. On verra bien le résultat ! Peut-être pas tout de suite, en ce qui me concerne. Mais je rappelle que c’est aussi une histoire très en avance sur la téléréalité. Après tout, c’est l’histoire d’un événement annuel ou plein de jeunes se font flinguer en direct, à la télé, et les gens sont tous devant leurs postes s’ils ne se sont pas déplacés pour voir le spectacle de plus près !
Oui, les médias savent nous manipuler !
Sur son propre site, il est Ă©crit : «Alexandra Oliva a grandi dans une petite ville des montagnes du nord de l’État de New York. Elle vit dĂ©sormais dans le nord-ouest du Pacifique avec son mari, son jeune fils et leur vieux chien bringĂ©, Codex. Son premier roman, The Last One, a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ© comme meilleur livre de 2016 par le Seattle Times et a Ă©tĂ© traduit en 25 langues. Elle est Ă©galement l’auteure de Forget Me Not et du prochain The Radiant Dark.»
Gardez cela en tĂŞte ! Son prochain roman The Radiant Dark sort en avril 2026.
Pour revenir à ce livre-ci, je suis vraiment très content qu’il ait été sélectionné comme meilleur livre de 2016. Intéressant, captivant, ce roman de suspense psychologique est éblouissant et troublant.
Il est sûr que si n’aimez pas les sujets dont traite ce livre, si vous n’aimez pas la littérature américaine, si ce que vous adorez sont les auteurs français auxquels ont ne comprend rien, il va de soit que vous pouvez évitez ce livre. Par contre, ceux qui recherche un bon divertissement, palpitant, soigneusement écrit et très agréable à comprendre, vous pouvez foncer !
Personnellement, je pense que je m’en souviendrais pendant très longtemps. Et j’aurais mĂŞme envie de relire certains passages, voire certains chapitres. J’ai trouvĂ© les idĂ©es excellentes, le personnages vraiment chouette et la fin ne m’a pas déçu, elle m’a mĂŞme touchĂ©.
Voilà , c’est tout pour moi.
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