Velvet Buzzsaw (2019)

A Los Angeles, une employĂ©e de galerie d’art dĂ©couvre chez un voisin dĂ©cĂ©dĂ© une impressionnante collection de peintures. Elle va trouver lĂ  l’opportunitĂ© de secouer son environnement tout en s’enrichissant, sans se douter qu’elle va aussi libĂ©rer une force surnaturelle


Alors, si jamais, il faut attendre plus de quarante minutes pour avoir des premiers Ă©lĂ©ments un peu surnaturels. Ce n’est pas un film oĂč il y a une intro violente qui annonce la couleur. D’ailleurs, pendant un bon moment, je me demandais oĂč allait ce film. Je me suis demandĂ© s’il avait un dĂ©but qui semblait complexe pour ensuite aboutir Ă  un final ridicule


Le fait est que je suis sĂ»r qu’on voit le plus important dans la bande-annonce. Le reste n’est que blabla prĂ©tentieux dans un musĂ©e ou ailleurs. TrĂšs bavard, mĂȘme ! Si bien qu’on en perd l’essentiel.

Film assez spĂ©cial, avec un excellent casting, irrĂ©prochable, mais des personnages vraiment peu attachants. L’art est censĂ© ĂȘtre mis en valeur, mais j’en ai vu tellement que j’en ai trĂšs peu retenu. Dan Gilroy avait dĂ©jĂ  fait thriller noir mordant sur le journalisme crapuleux. On peut dire qu’ici, il a fait un film d’horreur sur l’art contemporain huppĂ©, sorti sur Netflix, dans une intrigue surrĂ©aliste explorant le milieu artistique. Toni Collette y incarne Gretchen, une critique d’art, Jake Gyllenhaal incarne Morf Vandewalt, un critique d’art influent, et John Malkovich joue Piers, un galeriste.

Rene Russo est Ă©galement de la partie
 mais, mĂȘme si elle est chouette ici, je n’ai jamais Ă©tĂ© trĂšs impressionnĂ© par elle. C’est sĂ»r qu’elle est trĂšs belle, mais je ne pense que ça en fasse une actrice incroyable.

J’apprĂ©cie le charisme de Billy Magnussen, mais on le voit trĂšs peu, ici.

Zawe Ashton est une bonne surprise. Je ne la connaissais pas avant ce film. Ou plutĂŽt : elle ne m’avait pas vraiment marquĂ©, surtout qu’elle a jouĂ© dans The Marvels (2023), qui est sans doute un des pires films de super-hĂ©ros. Je pense qu’elle est mariĂ©e Ă  l’excellent Tom Hiddleston, sauf erreur.

Ceci dit, elle sera considĂ©rĂ©e par certains comme la seule erreur du casting par ceux qui n’auront rien compris Ă  son personnage. Apparemment, elle Ă©tait aussi dans un autre film que je n’avais pas aimĂ©, Nocturnal Animals (2016), dans lequel se trouvait Ă©galement Gyllenhaal.

Pareil pour Natalia Dyer dont le personnage est excellent ! Elle est aussi une belle surprise, mais je n’ai jamais vu ses autres succĂšs comme la sĂ©rie Stranger Things ou les films comme After Darkness ou Things Heard & Seen. Cette actrice, connue surtout pour sa sĂ©rie, a jouĂ© dans des longs-mĂ©trages, des courts-mĂ©trages, est apparue dans un clip, a prĂȘtĂ© sa voix Ă  un personnage de jeux vidĂ©o. Bref !

Ce film-ci a Ă©galement Ă©tĂ© classĂ© Thriller alors qu’il a trĂšs peu de suspense ! C’est devenu habituel. Une chose est sĂ»r : c’est le contraire d’un thriller horrifique pour ados en manque de sensation.

Je suis un grand amateur d’art, mais on apprend rien sur le monde de l’art, Ă  part la concurrence des entreprises et, encore, c’est trĂšs mal traitĂ©. Je dĂ©teste le snobisme qui peut accompagner ce milieu. Velvet Buzzsaw tire sur tout ce qui bouge : artistes imbus d’eux-mĂȘmes, critiques arrogants et tout-puissants, galeristes aux dents longues, spĂ©culations, prĂ©tentions et conflits d’intĂ©rĂȘts Ă  tous les Ă©tages. Le problĂšme est que cette critique est assez superficielle.

«Ce qui fait la valeur, c’est la raretĂ©. Mettre tous ses diamants sur le marchĂ© ne leur donne aucune valeur.» Je trouve triste et assez affreux de devoir se plier tout le temps Ă  des rĂšgles, plutĂŽt que de simplement observer la beautĂ© sans forcĂ©ment penser au fric. Mais espĂ©rons ne pas devoir attendre des siĂšcles pour que le capitalisme s’écroule enfin !

Le film montre le manque de courage et l’hypocrisie Ă©vidente. Se plier, voire se mettre Ă  genoux devant quelqu’un pour ensuite aller cracher sa frustration sur plus faible que soi
 c’est commun et vraiment pathĂ©tique. On peut dire que c’est trĂšs humain si on admet que l’humain a plus de failles que de qualitĂ©s.

«La valeur de nos amis nous apparaĂźt seulement lorsqu’il est trop tard.» J’apprĂ©cie que ce film fasse cette citation importante.

En gros : Je n’ai pas adorĂ©. Cela s’est nĂ©anmoins laissĂ© regarder. Il y a de trĂšs bonnes scĂšnes. Il y a Ă©normĂ©ment de personnages et peut-ĂȘtre que leurs relations ne sont pas forcĂ©ment Ă©videntes. Un deuxiĂšme visionnage serait intĂ©ressant, mais pas forcĂ©ment nĂ©cessaire. Ce n’est clairement pas un film Ă  revoir inlassablement. La rĂ©alisation est bonne, mais rien d’extraordinaire non plus.

En fait, j’en attendais plus. Tout aurait pu ĂȘtre mieux. Avec une telle idĂ©e, on peut faire nettement plus, aller plus loin. La trilogie Night at the Museum (2006 – 2014) avait pleinement exploitĂ© l’art qui prend vie, les statues qui bougent, les tableaux qui parlent
 mais c’était plutĂŽt sous forme comique. Je ne sais pas si des films terrifiants ont autant exploitĂ© ce filon. Soit ma mĂ©moire me joue des tours, soit j’en ai jamais vraiment vu, mais je serais trĂšs intĂ©ressĂ©.

C’est comme si le film voulait garder son sĂ©rieux et ne pas devenir trop irrĂ©aliste. Mais ça ne tient pas la route, car, dans tous les cas, ce plan-lĂ  tombe Ă  l’eau au bout d’un moment. Plus on avance, plus on sombre dans l’exagĂ©ration.

On peut aisĂ©ment se demander ce que Malkovich fait dans ce film. Il n’est vraiment pas mis en valeur. Le gĂ©nĂ©rique de fin le montre en train de faire de l’art dans du sable, seul, sur une plage. Un grand moment !

Un beau ratage de la part du rĂ©alisateur de Nightcrawler (2014), dĂ©jĂ  avec Rene Russo & Jake Gyllenhaal ? Certes, l’histoire ne ressemble pas Ă  grand chose, chaque scĂšne peut paraĂźtre sans intĂ©rĂȘt et la ligne narrative est trĂšs vague. Mais j’apprĂ©cie le fait qu’il n’y ait pas de gore, pas de torture, pas de l’ultra malsain. C’est ce qui ne me fait pas dĂ©tester ce film et qui me fait mĂȘme susciter un certain respect. Mais, effectivement, il essaie de faire passer un message maladroit, avec des moments normalement horrifiques ou alors des moments horrifiques placĂ©s au hasard et ne faisant aucunement peur, mais qui tournent plutĂŽt au ridicule.

Rating: 2.5 out of 5.

Discover more from BiboZ-ification Nation

Subscribe to get the latest posts sent to your email.